Messages

L'arrêt

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Ensuite, j'ai essayé de retourner travailler.  Je n'avais plus mon poste de chef d'équipe.  J'étais simple téléphoniste.  Ça a duré trois semaines et je suis retombée.  Tout ce qui m'était arrivée,  m'avait affaiblie.  Je suis retournée voir mon médecin, car j'étais incapable de travailler.  Il m'a mise en invalidité.  J'ai démissionné.  Je dormais, dormais.  Tout me stressait même si il n'y avait plus rien de stressant dans ma vie.  J'avais de la difficulté à voir du monde; je ne me sentais pas bien en présence de gens qui n'étaient pas vraiment au courant de ma situation.  Alors, je restais chez moi ou, la plupart du temps, chez mon chum.  Il allait voir ses amis, à la bibliothèque, etc.  Moi, je restais à la maison, affalée sur le divan, et je dormais.  Je n'avais plus du tout d'énergie.  J'étais vidée.  Et puis, j'avais encore des hallucinations.  C'était tannant. Pour mon amoureux, ce dut être une période diffic

Ça part et ça revient!

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Ensuite, j'ai eu quelques semaines pour recharger mes batteries avant de retourner travailler.  Ça m'a fait du bien de profiter de la belle température.  Quand je suis revenue au travail, j'étais prête.  J'ai repris mon poste de Chef d'équipe et j'avais autant de fun qu'autrefois.  Mon retour a été bien accueilli.  J'étais contente de retrouver mes collègues de travail. Ça a duré comme ça quelques mois, tout allait bien.  Je me sentais un peu fatiguée par contre à cause du travail de jour comme de soir mais ça allait. Et puis, tout d'un coup, sans avertissement, un soir de novembre, les hallucinations sont revenues.  J'ai eu très peur et en sortant de mon quart de travail, j'ai appelé mon chum qui m'a conseillé d'aller directement à l'hôpital.  C'est ce que j'ai fais.  Cette fois, ils m'ont gardé une semaine.  C'était pas assez.  À mes hallucinations auditives, j'avais des hallucinations sensitives, je sent

La fin de mon séjour à l'hôpital

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Ensuite, mes médicaments ont fait effet et les hallucinations se sont atténuées.  Je suis redevenue moi-même et je me suis rendue compte que durant les derniers temps, je n'étais pas dans mon état normal.  Mes idées sont devenues plus claires et je voyais que j'avais été dans un état de psychose.  Je trouvais désormais bien étrange d'avoir penser à des choses comme celle du bébé dans l'incendie.  Je voyais que ça n'avait pas de sens d'avoir penser à ces étrangetés.  Surtout que je suis une personne très rationnelle dans la vie, ce n'est pas mon style d'avoir de telles pensées. Je me mis à avoir plus d'énergie.  Mes pensées suicidaires se calmaient.  J'avais plus envie d'aller à la rencontre des autres.  J'allais de mieux en mieux.  Le médecin me laissait sortir.  Au début je devais être accompagnée mais au fur et à mesure, les périodes de liberté étaient de plus en plus longues.  C'était l'été et je profitais du beau temps.  Il

Les pleurs du bébé

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À l'hôpital, cette fois, ce fut lourd.  Je n'avais aucune envie d'être là.  Heureusement, j'avais une chambre à moi toute seule, ce qui était bien.  On avait un endroit pour fumer, ce qui rendait la chose moins difficile. Mais la clientèle était plus difficile.  Quoique très diversifiée, il y avait des cas lourds, et je n'avais pas la force de parler avec ces personnes.  J'entendais un bébé pleurer sans cesse et ça me hérissait les poils.  Ça me fatiguait aussi beaucoup. Au début, je restais couchée dans mon lit.  J'avais une pile de livres sur ma table de nuit et je lisais.  J'écrivais aussi dans mon journal intime et ça me faisait du bien.  J'avais des idées suicidaires et j'étais très surveillée.  J'allais prendre ma douche et ils venaient voir au moins trois fois si j'étais toujours vivante.  Je détestais ça, mais je comprenais leur inquiétude. À cet endroit, il y avait une salle à manger.  On ne pouvait pas manger dans notre ch

De nouveaux défis

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À un moment donné, j'allais mieux.  Je suis retournée travailler, mais pas au Roset.  J'ai décidé que j'avais besoin de changer d'air.  Les gens au Roset en savaient beaucoup trop sur moi et mes problèmes et j'ai senti qu'il y avait un jugement.  Je n'avais pas la force d'affronter ça; j'ai décidé de m'en aller. Je me suis trouvé un travail dans une compagnie de sollicitation téléphonique.  Je sais que beaucoup de gens jugent ce type de travail mais moi, je me sentais à ma place.  J'adorais ça.  Je réussissais très bien.  Au début, je travaillais le soir et c'était parfait.  Je pouvais débuter la journée tranquillement et lorsque c'était le temps d'aller travailler, j'étais en forme.  Il faut dire que mes médicaments m'alourdissaient. Alors le matin c'était difficile; donc, c'était l'horaire parfait pour moi. Je me suis beaucoup amusée dans ce travail.  L'équipe était le fun et j'appréciais la

L'amour

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Lorsque je l'ai rencontré, je ne pensais pas que j'allais l'aimer.  Il était beaucoup plus vieux que moi et je voyais un décalage entre sa génération et la mienne.  Me faire chanter des chansons françaises franchement, ça ne m'était pas arrivée souvent.  J'avoue que je trouvais ça suspect.  Mais je le trouvais fin et je m'entendais bien avec lui. Alors, nus avons commencé à s'écrire et on se voyait à l'occasion pour un café.  Rien de bien compliqué.  Cela a duré un an sans que je m'imagine qu'il allait se passer quelque chose. Et puis un soir, PAF, c'est arrivé.  Ne me demandez pas pourquoi, c'était l'impulsion du moment.  On s'est laissé aller.  Je ne prenais pas ça au sérieux.  D'ailleurs, ça n'en avait pas l'air.  Mais il m'a ré-écrit, il m'a rappelé, on s'est revu et de fil en aiguille, on a fini par sortir ensemble; comme une surprise, la vie était belle et on en profitait.  Avec lui, ça a toujours

Et ça continue...

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Je n'étais pas contente d'aller en thérapie mais ça m'a fait un bien fou.  J'avais besoin de me recentrer sur moi et de faire une réflexion sur ma vie, où j'étais rendue, que devrais-je faire.  J'ai même eu une psychologue pendant un an par la suite.  J'avais beaucoup de choses à régler.  Mais ça m'a aidée énormément.  Et j'en suis sortie plus légère. Ensuite, pensant aller mieux, je suis retournée au Roset, mais ça n'a pas été long.  J'ai fait une crise de panique et on m'a ramenée chez moi.  Je recommençais à faire une dépression, alors là  a commencé la longue période de changement de médicaments.  Il en changeait un et un autre et je n'allais jamais bien.  Les hallucinations étaient toujours là mais ce n'était pas ça qui était le plus dérangeant.  La dépression m'empêchait d'être active. Je n'ai pas été réhospitalisée tout de suite, j'étais capable de rester chez moi mais ça n'allait pas bien.  J'